please, shine on me ☼

Une journée cocooning maison en prévision aujourd'hui. T'as pris ta journée et tu sais que ta belle doit passer te voir après sa matinée de cours puisqu'elle est de relâche le reste de la journée. T'as même fait des courses hier soir et t'as acheté de quoi préparer le déjeuner pour toute les deux.
Ca ne fait pas très longtemps que vous êtes ensembles. Bien évidemment, t'as déjà été en couple avant. Mais avec Ever, t'as le sentiment d'être... Complète? Oui, complète. Comme si le fait de l'avoir trouvé avait rempli en toi une partie manquante que tu ne soupçonnais pas jusqu'ici. Il te manquait une partie de toi. Une partie de ta vie. Et la "petite" brune est venue s'emboiter à la perfection dans ta vie. T'es dans la cuisine, tu prépares le repas avec tes maigres compétences. Mais tu y mets tout ton cœur, toute ton âme dans ce repas pour la combler et lui faire plaisir. Tu as déjà compris qu'elle ne se formaliserais pas de manger une salade ou un McDo tant que c'est avec toi. Et pourtant, t'as envie de faire les choses bien. Sans doute est-ce la différence d'âge qui veut ça. Tu préfères qu'elle s'habitues à "ton monde" plutôt que de devoir te formaliser au sien.
Tu enfournes la viande, tu tournes le bouton sur 180°, t'allumes le minuteur et tu sélectionnes un programme de cuisson assez lent. Bref... C'est alors que tu allais te poser dans le canapé en attendant que le plat cuise que tu entends la sonnette de l'interphone. Heureuse et toute souriante, tu files en chaussette glissant sur ton parquet. Tu t'éclates le petit orteil au passage dans le coin du mur et tu jures bruyamment en attrapant le combiner. « Coucou toi, vas-y montes, j'ai ouvert! » grommelles-tu tentant de faire transparaître ta joie de la voir à travers la douleur. Puis tu campes devant la porte en écoutant si elle prendra l'ascenseur ou bien l'escalier.

matinée de merde, clairement, t'en a marre des cours, marre des profs qui racontent de la bouse à longueur d'amphi, tu les écoutes et ils ont faux, tellement, t'as envie de jurer, de leur expliqué la vie, les maths, leurs théories sont justes, mais les procédés tellement cons, et pourtant, t'es là, tu suis le truc, tu griffonnes sur ton cahier, t'écris même pas le cours, le mec explique comment résoudre un problème, t'as déjà résolu le bordel rien qu'en le voyant l'écrire, tu t'en fous, tu le dis même pas, t'en à marre d'être celle qui sait tout, t'aimerais tellement être normale, comme ta voisine d'amphi, la pauvre en a la migraine tellement elle réfléchie, t'envies cette situation des fois.
le cours termine, en partant, le prof t’interpelle, il te dit qu'il a besoin de toi, pour un concours national, pour que la fac obtienne un prix et -surtout- des subventions, t'es franchement pas motivée, mais avant de te laisser, il te demande de réfléchir, encore une fois, t'as ce fichu sentiment de pas avoir le choix, tu le sais, ils vont contacter tes parents et ceux-ci vont te pousser à le faire, et encore une fois, tu vas être la bête de foire, triste vie.

heureusement, la tu files vers chez Jules, elle t'attend, parait que vous aller déjeuner comme au resto, c'est ce que t'as compris en tout cas, tu sais pas trop, elle t'as envoyé des sms t'as même pas regardé, toi et ton téléphone, vous êtes pas trop copains. tu souris en marchant, écouteurs sur les oreilles, tu chantonnes savage love, tu te dandines dans la rue, t'es dans ta bulle, tu évites des passants de justesse, puis t'arrives à son interphone, tu sonnes, appuyant sur la porte, t'entends rien, et ça s'ouvre, tu souris alors, grimpant les marches en chantant à voix hautes, gueulant un refrain même, tu files les étages l'air de rien, et une fois devant sa porte, tu coupes le son quand ta musique s'arrête, tu tires sur ton manteau comme pour le remettre bien, une main dans tes cheveux, tout est en place, t'as les yeux qui brillent déjà, et pourtant une porte vous sépare, tu frappes puis tu entres, la porte est ouverte tu sais, et t'arrives devant la miniature Jules, tu souris, t'approche d'elle et comme dans une série, tu lui attrape la tête et l'embrasse tendrement, les mains froides, un baiser appuyé, puis tu la relâches et tu souris, les yeux plongés dans les siens, tu te sens bien mieux qu'il y a une demie heure, t'es enfin libre, libre de faire et dire ce que tu veux. " Coucou toi, la forme ? "

Ton petit ange est là. Elle brille d'une aura de sérénité, de tendresse, et d'une confiance qui t'apaise l'âme. Tu sais pas trop comment l'exprimer. Tu pourrais pas mettre de mots sur toutes les pensées qui te traversent l'esprit quand tu la vois. Mais tu es si bien que tu pourrais te perdre dans le fond de ses yeux sombres pour le reste de ta vie. Ses mains aux doigts fins viennent encercler ton visage de toute leur longueur. Elle a les mains froides. Tu frémis à son contact mais elle te réchauffe le cœur lorsque ses lèvres scellent les tiennes d'un baiser tendre et amoureux. Elle goutte à ce qui ressemble au paradis. En vrai elle a un petit goût de fraise sur les lèvres qui est tout à fait délicieux. T'en redemanderais bien du rabe, mais elle coupe le contact en te regardant tel on observerait une œuvre d'art et te demande si tu vas bien. Toi t'es trop ébahie pour répondre quelque chose de sensé. Tu bafouilles, tu balbuties, tu bégayes même un truc inintelligible et tu rougies parce que 'es la plus ridicule du monde à cet instant. Tu recules d'un pas histoire de pas la laisser coincée dans l'entrée et en la tirant vers toi du bout des doigts tu lui réponds, « Ca va merci. Et toi alors? Les cours ce matin...? T'appréhendais un peu, comment ça s'est passé? » T'essaies de prendre un air interrogateur, mais t'es réellement inquiète. Tu sais que les études c'est important. Tu sais qu'elle est super douée. Mais t'as peur aussi que votre relation soit une distraction pour elle et qu'elle ne soit pas aussi investie qu'elle le devrait. « Vient, rentre. Reste pas dans l'entrée. Et donne-moi ta veste, je vais la ranger. » Tu veux pas sonner trop mère poule. C'est pas ton job et pas ta place. Alors tu te permets un clin d'œil au passage, tu trouves que ça donnes un côté kitsch pas dégueu à ta demande. Et puis tu souris. Parce que quand t'es avec elle, t'as les zygomatiques bloqués en position "joie de vivre de folie".

t'aimes pas la fac, pas pour les raisons qu'on pourrait penser, clairement, les cours te passionnent, étudier c'est ce que te plait, t'es doué, t'es surement la meilleure dans ton domaine, mais c'est chiant, t'es la plus jeune, les autres ont l'âge d'être parents, ou pire encore, et toi t'es là, gamine a leurs yeux, plus douée et tu fais rager, tu le sais, t'es souvent seule, isolée, comme une galeuse, ils t'aiment pas, et ça soûle, parce que t'as encore beaucoup d'années à étudier, malheureusement.
tu souris, enfin arrivée, entière, t'as pas fait de gaffe, t'as rien oublié, t'es à l'heure, tu serais presque fière si t'avais le temps de penser à cet exploit, mais la, de suite, t'as tout oublié, embrassant ta Jules, tu souris, tu la regarde, tu souris, puis tu la regarde regarde, ses yeux, ses cheveux, son sourire, son parfum noix de coco, tu t’enivres de tout ça, ça fait du bien, t'as chaud le cœur d'un coup. elle te fait entrer, tu fermes la porte, l'écoutes, tu grimaces alors, enfin, tu fais ta moue, mais avec ta tête a meme c'est pas trop une moue, c'est une grimace, " Et bien, y'a eu un début, un milieu et une fin, j'ai préféré la fin... Mais si tu veux savoir, comme d'habitude, je me suis ennuyé, et le prof veut que je participe a un concours national... soit disant pour moi... mais je sais que c'est pour les subventions et la pub pour la fac... j'ai pas envie ! " tu souris, malgré toi, parce que Jules te fait du bien, tu l'écoutes, tu retires ta veste presque mécaniquement, dévoilant une chemise mal fermée, un débardeur en dessous, tu lui donnes ta veste et tu t'avances dans l'appartement, regardant un peu partout, te frottant les mains pour les réchauffer un peu, allant vers la fenêtre et regardant la vue, une centième fois, tu fais toujours ça, observatrice tu remarques qu'une chaise a disparue sur un balcon, mais tu dis rien, tu te retournes, regardant la douce Jules qui est revenue, tu souris alors, " Ca sent bon, t'as préparé quoi ? "

Ce ton sarcastique, t'y es toujours pas habituée. Tu te demandes sans cesse comment ce petit -grand- bout de femme peut elle avoir un esprit aussi affûté. Tu souris en constatant ce fait et tu attrapes son manteau pour le ranger dans le placard de l'entrée. « Toujours aussi sarcastique hin? Même avec moi... Je t'ai dit que tu n'as pas besoin de porter ce masque d'indifférence sur ton quotidien quand tu es avec moi. Tu lui fais une douce caresse sur la joue et tu glisses une mèche de ses superbes cheveux noirs derrière son oreille. Même si c'est sous couvert d'augmenter la renommée de la fac, tu ne penses pas pouvoir tirer profit de ce concours? C'est l'occasion de te mettre en avant dans une nouvelle mesure. Les gens ont besoin de savoir à quel point tu es talentueuse. Et puis si ça peut t'ouvrir de futurs jobs... Enfin, ce n'est que mon humble avis. » termines-tu en portant ton doigt à tes lèvres, signe de malaise. Tu sais que tu outre-passes un peu ta position de "nouvelle chérie" et tu n'es pas en droit de lui conseiller quoi que ce soit, encore moins de lui imposer. Tu n'es pas sa mère après tout. Ce serait trop bizarre d'ailleurs! Tu secoues la tête pour t'ôter cette image de l'esprit.
La belle est curieuse et en sentant l'odeur qui émane de la cuisine, elle s'interroge sur la teneur du repas. Je souris et d'un air enjôleur je lui réponds en souriant, « Pas grand chose... Juste moi, nue, sur la table... Mais plus sérieusement, un rôti avec des pomme de terres au four. J'espère que ça te convient...? » Tu es réellement dubitative. Vous n'êtes pas ensemble depuis si longtemps et tu apprends encore tous les jours à lui faire plaisir. Tu espères ne pas avoir viser à côté et ne pas avoir manqué dans une conversation qu'elle était végétarienne ou autre...
Tu lui prends la main et tu l'invites à venir s'asseoir avec toi sur le divan pendant que le repas termine de cuire. Là tu te poses avec une jambe sous tes fesses et tu tends le bras pour venir jouer machinalement avec une de ses mèches de cheveux. La télé est allumée sur une chaîne de musique quelconque juste pour l'ambiance de fond.