toi, t’es là.
toute seule, derrière ce comptoir terminant de nettoyer pendant que la musique raisonne dans toute la salle d’accueil. tu fait pas trop attention vee, au contraire. tu as toujours eu cette manière de faire ton travail un peu déjanté, mais ton patron peut rien te dire. premièrement car t’es seule dans ces locaux, deuxièmement car il est toujours fait parfaitement. tu t’actives, combattant la fatigue à ta manière. il est tard, comme d’ordinaire. faut dire que la dernière séance termine toujours assez tardivement, t’obligeant à veiller. là, tout de suite, t’es fatiguée mais tu sais que une fois chez toi, t’arriveras pas à trouver le sommeil et tu ne dormiras que le stricte minimum, comme d’ordinaire.
un rapide regard autour de toi, le comptoir est entièrement ranger, propre. plus que quelques étapes toute bête et tu pourras enfin rentrer chez toi. t’attrapes le balaie et te voila, commençant à t’activer pour nettoyer ce sol le plus rapidement possible. tu passes ensuite devant le comptoir, continuant ta tache tout en savourant la playlist qui passe sur les enceintes du centre. tu chantonnes légèrement tandis que tu tentes de faire ton possible pour t’activer et vite rentrer chez toi.
ta tête bougeant en rythme avec la musique, ton corps se balançant d’un poids à l’autre, tes cheveux suivant le mouvement de ta tête. ça part de là, et bientôt t’utilises le manche du balais en guise de micro, t’amusant dans cette salle entièrement vide. peu étonnant qu’au final, tu sois toujours énergique quand tu arrives chez toi. tu t’amuses presque un peu trop, toute seule, dans la salle principale d’accueil de ce bâtiment. tout est fermé, les films ne sont plus diffusés depuis un peu plus d’une heure, les clients étant tous partis à la suite du dernier film, comme d’ordinaire, ton patron t’a laissé y a une dizaine de minutes et maintenant c’est juste toi. tu t’amuses, comme une gamine au point que tu laisses tomber le balais au sol et que tu restes là, te secouant dans tout les sens comme t’as l’habitude de le faire sur scène ou lors de concert de tes groupes favoris. tu peux juste pas t’en empêcher, encore moins quand les notes raisonnent autant autour de toi. ça fait vibrer ton âme, ça fait battre ton p’tit coeur. tu cours jusqu’au comptoir, saisit ton téléphone pour augmenter le téléphone. quelques vagabonds nocturnes passent devant le centre, t’observant soit avec amusement soit avec surprise quant au comique de la situation. de l’extérieur, t’es juste une employée dansant sur de la musique qui paraît un peu trop bourrine pour le commun des mortels. pour toi, c’est l’éveil de ton âme. puis qu’est-ce que ça peut te faire, c’est pas ta faute si la majorité préfère écouter les tubes commerciaux et ne pas reconnaître le talent des foo fighters.
tu secoues la tête, encore, dansant, sautant. ta jupe patineuse rose pâle se soulevant parfois un peu trop pouvant attiser le regards des potentiels pervers passant. tu t’fous de tout vee, tu t’amuses juste comme tu le fait sur scène, comme tu le fait quand t’entends cette musique pénétrer ton âme.
pourtant t’es coupée dans ton élan quand ton téléphone se coupe en vue du manque de batterie. tu manques d’ailleurs de tomber, te rattrapant de justesse. t’observe alors le comptoir, un peu boudeuse, reprenant ton souffle. tu balaies la tête de gauche à droite, autant vite finir rentrer chez toi pour pouvoir brancher ton téléphone et allez te glisser sous tes draps. tu récupères le balais que t’avais fini par laisser tomber par terre pour reprendre ta tache de nettoyage. t’as plus que ça à faire de toute manière. chantonnant le reste de la chanson, tu sens un courant d’air qui s’enchaîne par le bruit habituel de la porte qui se referme. tu fronces les sourcils, pourtant persuadé que ton patron avait verrouillée, probablement avait-il oublié.
- excusez moi mais on est … tu fait volte face, faisant un peu plus voler ta jupe pour finalement te retrouver en face de quelqu’un que tu connais que trop bien. ton p’tit coeur loupe un battement, fuck.
logan.
tu sais pas trop quoi dire, quoi faire.
- … fermé. tu finis ta phrase, clignant plusieurs fois des yeux. t’as l’air un peu ridicule, t’es tout sauf dans ton meilleur jour, au contraire. encore moins après ton petit show improvisé.
- hey. que tu te contentes de dire, gardant le balais contre toi. tu glisses une main dans ta chevelure blonde, remettant une mèche de cheveux derrière ton oreille observant l’individu en face de toi. tu souris légèrement, c’est un peu tendu depuis que t’as pas voulu lui rendre la place qui lui revenait de droit. enfin toi, c’était plus une longue discussion commune avec le reste du groupe. vous aviez tous approuvé pour dire qu’abandonner maintenant serait inutile. ouais, rendre cette place à logan boosterait sans doute la popularité du groupe mais vous étiez une team. ensemble. et il était parti une fois, rien ne garantissait qu’il ne partirait pas une seconde fois quand l’opportunité se présenterait de nouveau. au moins, avec toi, c’était la valeur sûre. tu partirais pas, c’était vous, vous et vous seul.
un regard sur ta montre t’indique qu’il est assez tard. presque une heure du matin, tu redresses alors le regard vers le blond, cet ami que t’avais eu pour qui t’avais éprouvé - t’éprouvais encore ? - certains trucs. tu t’pinces les lèvres, lui offrant alors un petit sourire.
- qu’est-ce qui t’amènes aussi tard ? est-ce que je peux t’aider pour quelque chose ? (c) mars.