LES YEUX MER

même pas dix ans mais c’est marqué au fer rouge là-dedans. les cris, les pleurs, les coups, le silence – incroyablement violent. ça faisait plus mal au cœur qu’à sa peau martelée ; elle comprenait rien. elle comprend jamais rien, lucia – pourquoi maman elle est comme ça, pourquoi elle nous aime pas, et pourquoi papa il dit rien, pourquoi il l’aime plus elle qu’il n’nous aime nous ? son cerveau d’môme implosait ; elle voulait rire et chanter, danser et s’amuser, pas s’cacher à chaque fois qu’elle était juste un tout petit peu heureuse. de toute façon, elle l’était jamais, heureuse : maman lui avait voler ça. et même ses nuits étaient noires, lucia savait même plus rêver!! y’avait qu’les monstres pour la border, et la peur qui lui tordait l’ventre.  des fois, le réveil s'faisait en sursaut : vers minuit ou une heure ou deux heures ou toutes les heures, des volcans sortaient d'son cœur à maman, parce que papa n’était pas assez-ci, pas assez-ça. mais maman avait raison, pour une fois : papa n’était pas assez. il n’était pas assez pour empêcher le rouge sur la peau, il n’était pas assez pour empêcher le bleu sur l’âme. il n’était pas assez.

puis maman est partie : peut-être qu’elle n’allait pas si bien, finalement ; peut-être qu’elle n’contrôlait pas tous ses excès d’colère, finalement. lucia n’comprenait toujours pas ; lucia a pleuré le mois entier. et papa, lui, il a pris la place vide qu’son amour a laissé :: troptroptroptroptroptroptrop :: papa était trop!! mais lucia s’taisait, parce que papa était papa et qu’maintenant, c’était comme ça.

maman n’est jamais revenue. tout l’temps, lucia pense à elle. parfois, lucia parle d’elle. jamais, lucia n’va la voir. la cassure de l’enfance n’a pas su être réparée, l’encre coulée n’en est que plus indélébile. l’impression d’être la coupable de l’histoire, d’abandonner son sang ; la conscience est lourde et la rancœur, insupportable. elle en veut à la terre entière, lucia ; elle en veut aux plus innocents!! l’crâne est infesté, il veut pas avancer – complètement bloqué sous les débris du passé.

et pourtant faut avancer, s’démerder. essayer d’s’améliorer. grandir. grandis, lucia, grandis!! apaise ce cœur en colère, plus révolté que jamais!! contre maman, contre papa, contre toi-même – contre les grandes entreprises, contre les corrompus, contre les riches toujours plus riches!! sa voix n’suffit même plus pour exprimer ce feu en elle.

alors elle danse, lucia. elle danse la passion l’amour la haine – elle danse jusqu’à en vomir les souvenirs. addicte aux paillettes, aux pièces souterraines un peu trop bondées. à l’alcool qui lui brûle les entrailles, qui fait grésiller son feu interne – elle boit, lucia, jusqu’à en voir les étoiles, jusqu’à en embrasser le ciel noir!!

bébé mayfield ta fiche me donne encore plus envie de te câliner tout le temps c'est juste parfait merci encore de prendre mon pl Et maintenant, l'aventure commence vraiment :batman: mais avant d'aller flanquer la frousse aux petits du quartier, il te faut passer quelques étapes primordiales pour bien s'installer sur le forum je t'invite donc à visiter les liens ci-dessous et te recenser dans les sujets adéquats bon jeu parmi nous mon chat

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