Quand on joue avec le feu, on se brûle - Cassandra

Cassandra est née à Baltimore il y a trente cinq ans de cela. Elle est la troisième de la fratrie. Elle a un frère de deux ans son aîné et une sœur de dix ans son aînée,  disparue dans des circonstances dramatiques il y a cinq ans de celà. La famille Finnigan est une famille très soudée et unie. Sans doute l’atavisme de leurs origines irlandaises.

C’est donc dans ce cocon protecteur que Cass grandit. Plus proche de son frère que de sa sœur, la petite fille est un véritable garçon manqué. Elle aime grimper aux arbres, faire le mur, se bagarrer, les voitures et autres sports dits « masculins ». Considérant ses allures de poupée avec ses boucles blondes et ses airs de lutin, on peut considérer que cela donne un mélange détonnant et surprenant. Elle n’a pas peur d’en découdre avec plus balèze qu’elle et sait se servit de ses poings et de ses jambes. Du moins c'est ce dont elle est persuadée.

Etre flics ou militaires, c'est une affaire de famille chez les Finnigan hommes. Son père est à la retraite, son frère est inspecteur à la brigade des homicides à Baltimore. Sa soeur s'était engagée dans l'armée quand elle était jeune, elle y rencontra d'ailleurs celui qui devint son mari et le père de ses enfants. Cassandra quant à elle, gamine, traînait souvent au commissariat de Baltimore, rendre visite à son paternel, aimant l'effervescence et l'ambiance qui y régnait. Néanmoins, quand fut l'heure de choisir sa voie, elle opta pour une toute autre voie en devenant infirmière, puis se spécialisant dans les soins d'urgence. Elle bossa plusieurs années à l'hôpital général de Baltimore au service des urgences. Au décès de sa soeur, après plusieurs mois d'arrêt, elle décida ensuite de rejoindre son beau frère dans son unité de pompiers à la caserne, son expérience étant grandement utile lors des interventions. A savoir que malgré son engagement chez les soldats "du feu", elle est incapable d'intervenir sur un départ de feu. Elle en a une peur bleue. Elle se contente de prodiguer les premiers soins aux blessés rescapés.

Elle a toujours été proche de sa soeur et de son mari Keelan. Elle adore ses neveux et nièces, même si depuis la disparition de sa soeur - donc de leur mère - ils se sont éloignés (pour les plus grands). Elle regrette l'époque des grandes tablées aux réunions de famille, qui se font plus rares, voire inexistantes du côté des Flowers. Chez les Finnigan, il manque une personne chère, et les repas n'ont plus la même saveur. De plus, ses parents ont eu beaucoup de mal à se remettre de cette tragique disparition. Son frère est devenu plus taciturne lui aussi, se plongeant à corps perdu dans le travail. De son côté, ele en fait plus ou moins de même, tout en se rapprochant de plus en plus de Keelan, malgré leur différence d'âge.

Keelan. L'interdit. L'inavouable. La flamme qui l'attire tel un papillon de nuit, même si elle sait pertinemment qu'elle va s'y brûler les ailes et l'âme. Elle a toujours apprécié son beau frère, d'aussi loin qu'elle se souvienne. Elle était à peine une adolescente lorsqu'il a rencontré sa soeur et commencé à sortir avec. Un deuxième grand frère en quelque sorte. Elle l'a toujours considéré ainsi. Elle a toujours voulu le considérer ainsi. Mais la disparition de sa soeur il y a cinq ans bouleversa tout. D'abord présente à ses côtés pour le soutenir, avec les enfants, dans cette passe difficile. Alors qu'il y avait cette sensation que l'univers tout entier volait en éclat, elle était là pour lui et lui pour elle, chacun le pilier de l'autre. A quel moment commença-t-ele à le regarder différemment ? A avoir des pensées inavouables à son égard ? Elle ne saurait le dire au juste. Parce que c'était interdit. Tabou. Elle a cherché à conserver çà au fond d'elle, bien farouchement. Pourtant, en y réfléchissant bien et en étant honnête avec elle même, l'évidence serait là. Pourquoi n'a-t-elle jamais eu de relation réellement sérieuse  et durable? Pourquoi aucun de ses prétendants, même les plus "parfaits", n'ont jamais trouvé grâce à ses yeux ? S'est elle voilée la face durant ces nombreuses années ? Toujours est-il qu'elle n'a jamais réussi à se projeter dans l'avenir avec aucun de ses amants jusqu'à ce jour.

C'était très dur pour Cassandra, car de plus ils travaillaient désormais ensembles. Et cette lueur dans le regard de Keelan parfois, quand il la regardait. Etait-ce le fruit de son imagination ? La suite des évènements lui confirmèrent que non, elle n'avait pas imaginé, notamment lorsqu'il y eu ce "dérapage", dans les douches de la caserne. Une erreur. Du moins c'est ce qu'ils essaient de se persuader mutuellement à ce moment là. Partagée entre remord et envie de recommencer, Cass se maudit en silence. Pourtant, les sentiments qu'elle cherche à étouffer dans l'oeuf et qu'elle éprouve pour cet homme la rongent à petit feu.

C'est alors qu'il y a cette soirée chez elle, quelques semaines plus tard. Force d'admettre que le point de non retour semble atteint. Ce n'était pas une erreur. Les sentiments sont là, bravants les interdits. Ils ne devraient pas. Et pourtant....