this is me trying (sofia)

à travers l'immense vitre du café, tu vois sa silhouette. élancée, dynamique, elle te donne l'impression de virevolter, de voler. tu la trouves belles, rayonnante, et de cette image se grave un sourire sur ton visage alors solennel. puis elle repart aussi vite qu'elle était venue, repartant dans un coin caché et mystérieux du café : les cuisines. là où est sa place, son havre de paix sûrement. tu vois un peu de toi dans cette passion qu'elle manifeste, puis tu trouves ça égoïste. elle n'a pas eu besoin de toi, de ton modèle, pour être passionnée. elle s'est créée par elle-même, peut-être aussi par sa mère. ton sourire disparait alors, et ton visage redevient un peu plus morne.

après une dizaine de minutes à lorgner le dani's coffee, tu te décides enfin à rentrer. t'installant à une table -proche de la vitre, pour pouvoir observer l'extérieur et la beauté oubliée de la ville qui a jour fut la tienne- tu souris au serveur qui vient t'accueillir. "je prendrais la belle pâtisserie rouge qu'il y a en vitrine. et un café." ta voix est douce et mélodieuse malgré le timbre grave. à la fois de bonne humeur et absolu terrifié, tu émets un geste d'arrête quand le serveur essaie de quitter ta table. une seconde silencieuse passe, où tu restes simplement bloqué, ayant presque l'air stupide. "est-ce que sofia est là ? vous pouvez lui demander de venir, si elle n'est pas occupée ?" enfin, tu oses. enfin, tu demandes l'impossible. sous le regard interdit de ton interlocuteur, tu t'empresses de rajouter. "je suis son père, mais j'aimerais lui faire la surprise." le visage de l'inconnu se radoucit. il te promet d'aller lui en toucher un mot, et qu'elle pourra sûrement se libérer pour toi, mais sans lui dévoiler la surprise de ton identité. tu es rassuré. par certain que ton identité te père ayant été un poids dans la balance pour que sofia te rejoigne.

hésitant entre guetter les cuisines du café et l'arrivée de ta fille, et regarder partout sauf là de peur de croiser son regard trop tôt, tu te décides finalement de changer de chaise, pour être dos à elle quand elle arrivera. comme si elle n'allait pas reconnaître son père. dans le doute, tu souffles de nerfs, le regard perdu dans les rues de baltimore.