watermelon sugar (sofia)

le café d’dani. ça sent bon les gâteaux et les arômes, l’amour et la chaleur. ça sent la vie. et parfois, lucia, elle peut s’empêcher d’penser qu’ça pue la mort. elle revoit son beau-frère assis à une table, en train d’boire dans sa tasse ; puis maintenant, elle regarde sa sœur en train d’servir les clients, et ayden, son neveu, qui déambule dans la boutique le rire à l’âme. et ça lui brise le cœur. de voir que deux êtres aussi purs endurent l’enfer jour après jour. alors elle essaie de faire comme elle peut, la gosse, pour soutenir ses êtres chers ; garder le petit quand le baby-sitter peut pas, squatter chez dani pour pas la laisser seule. s’inonder d’café pour aider l'commerce (et garder les yeux ouverts), mais surtout, pour veiller sur eux.
puis depuis quelques temps, y’a aussi la faiseuse de macarons qui attire son attention. c’est pas bien, pas dans ces circonstances; mais avec ses yeux chocolats et son sourire craquant…c’est le cliché d’la pâtissière. puis elle est belle; puis ses tartes sont bonnes. ça serait même pas du vol si les prix augmentaient. croc. croc. des sous en plus dans les caisses du café, mais qu’est-ce qu’elle peut y faire, lucia : elle a un faible pour le sucre, sous toutes ses formes ; et plus particulièrement celui déguisé sous d’la peau humaine, d’la peau sofiaine. les lèvres qui s’étirent : il serait peut-être temps d’lui rendre visite à l’arrière d'la boutique!!
alors lucia, comme c’est une putain d’vip, elle s’permet d’déranger les professionnels en pleine activité. quelle indécence. mais avec un peu d’charme – un sourire, un clin d’œil et tout plein d'compliments, ça passe toujours mieux. – sofia!! j’te jure, j’suis addicte à tes tartes. fais toutes les gaffes que tu veux, je laisserais ja-mais dani t’virer. tornade mayfield, l’enfant impolie qui débarque sans même un bonjour. elle est là, avec son intonation enjouée ; le regard indécis entre le décolleté les beaux yeux d’la pâtissière et ses petites créations sucrées. – dis-moi… tu m’en voudras pas si je t’en pique une? et comme d’habitude, elle fait battre ses cils papillons à mille à l’heure dans l’espoir d’attendrir le cœur d'la plus belle femme de la pièce – et non, pour une fois, il ne s’agit pas de lucia fucking mayfield.

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Tu as pris tôt. Tu t'impliques. Tu t'appliques. Tu as encore réalisé de belles choses, c'est beau, les glaçages brillents, les odeurs qui sortent du four, le chocolat fondu... Tu mériterais bien une pause, mais tu as encore une commande à faire avant midi, une belle tarte au chocolat avec des éclats de noix de pécan. De temps en temps tu râles, parce que tu sais bien le faire et que ça te permet aussi de continuer à te concentrer. Parce que tu as vite tendance à te dispercer et à avoir envie de tout faire en même temps, de tenter toujours et encore de nouvelles choses. Tu sursautes quand tu entends quelqu'un débarquer dans ton monde. Lucia. Un vrai petit ouragan, elle débarque d'à droite ou d'à gauche. Tu ne sais pas vraiment, tu avais la tête ailleurs. Tu écoutes sans écouter, parce que tu dois finir cette tarte.
- Vas-y prends, et fait toi plaisir !
Tu finis de déposer les noix de pécan dessus et une pointe de feuille d'or, pour décorer, pour que ça brille, parce que tu aimes ça les choses qui brillent. Tu adresses enfin un regard à Lucia. Enfin ! Tu pourrais même passer pour une malpolie. Mais quand tu es dans ton univers, rien ne semble vraiment important. Tu donnes un coup d'oeil à l'heure, tu es dans les temps. Enfin, tu vas peut-être prendre ta pause, elle est méritée.
- Tu m'offres un chocolat chaud Lu' ?
A chaque fois, elle te fait des compliments, elle est sympa avec toi, puis son regard est envoutant. Bref, tu essais d'être un peu sympa et de te décoller de ton univers chocolaté.

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