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 falling (lily)

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Sujet: falling (lily)   Mar 15 Déc - 1:34

elle avait été de garde cette nuit-là, lucia ; les cernes jusqu’aux pieds et le cœur au bout des yeux. l’infirmière était é-rein-tée, et malgré tout l’amour qu’elle portait pour son métier, elle avait juste envie d’se barrer le plus vite possible. la voilà dans l’vestiaire, à jeter son uniforme en boule dans son sac, à s’asperger d’un parfum aléatoire, à rêver d’un sommeil saint graal… bip bip. bip bip. elle soupire, la gosse ; elle en vient même à s’ennuyer du bruit des notifications – auxquelles elle n’répondra sûrement pas. ses yeux curieux viennent tout d’même se poser sur son écran portable, et immédiatement, son visage tout entier adopte une expression mitigée : de la stupéfaction? de l’inquiétude ; de la colère, aussi? un peu de tristesse, des regrets? c’était bien ça qu’elle lui faisait ressentir, lily ; un peu d’tout, et c’est peut-être pour ça qu’elle avait une place si particulière dans son cœur.


: lucia, tu peux passer m’aider? c’est les paparazzis, ils veulent pas partir. et je suis exténuée…


c’est c’qui s’affichait dans ses messages, à l’enfant mayfield. un appel à l’aide. d’la personne qu’elle a abandonnée, ou d’la personne qui l’a abandonné ; question de point de vue. mais c’qui est sûr, c’est qu’y’a ce goût d’inachevé, ces mots qu’elle aimerait encore lui dire, ces larmes qu’elle aimerait encore pleurer pour elle. pour lily. parce que lily, c’est une évidence : elles s’comprennent, se surprennent, s’apaisent.
et pourtant, quand ses pupilles glissent sur les mots d’détresse de la belle brune, c’est plus si évident qu’ça : est-ce qu’elle doit y aller, quitte à la retrouver, puis la perdre de nouveau? la tornade lily, constamment en mouvement ; toujours sur la route, à croire qu’elle n’a pas d’maison. lucia, elle aurait aimé être cette âme qui puisse l’abriter, qui puisse la faire sentir comme chez elle. mais c’est peine perdue, parce que quoi qu’elle fasse, lily lui sera toujours arrachée par les étoiles d’hollywood, celles qui brillent encore plus fort qu’elle.
alors, le temps d’une musique, lucia pèse le pour elle le contre – mais elle n’a même pas l’temps d’finir cet exercice qu’ses semelles tapent déjà le bitume. ça s’explique pas, c’est magnétique : elle pouvait pas laisser son « amie » si chère à son être dans la détresse. d’ailleurs, elle savait même pas c’qu’elle foutait à baltimore, lily ; elle était censée être à LA, ou a new-york, ou partout sur cette putain d’planète sauf ici!! mais la question se posera plus tard.
elle a trouvé un uber, lucia ; et elle espérait secrètement qu’le chauffeur soit un bolide reconverti pour semer ces cafards d’paparazzis. après quelques kilomètres, elle parvenait d’ailleurs à les apercevoir, au loin ; ils étaient une dizaine, ou une quinzaine. peut-être même une vingtaine. et au milieu d’cet essaim bourdonnant, y’avait elle. elle, toute frêle et limpide. lily, comme un souvenir qui revient à la vie. lily, comme l’étoile qu’elle veut plus s’permettre de perdre. – lily!! qu’elle lui lance en baissant la vitre. – viens, monte!! l’chauffeur avait déjà l’pied sur la pédale, prêt à partir avec quelques débris d’caméra sous les roues.
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Sujet: Re: falling (lily)   Mar 15 Déc - 9:22



falling


lucia & lily
What am I now?What if I'm someone I don't want around?. I'm falling again,
what if I'm down? What if I'm out? What if I'm someone you won't talk about?
I'm falling again, I'm falling again, I'm falling.
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

 Elle s’y était attendue, en ne donnant aucune explication claire – les rumeurs, les diffamations, les horreurs d’encre coulée sur papier. Lily, elle avait appris à en faire fis au fur et à mesure des années, elle avait appris à laisser couler ses peurs plus que ses larmes. Quand elle avait reçu les alertes Twitter intempestives, elle avait pas tiqué, s’disant seulement qu’ils avaient encore inventé une ânerie pas possible pour justifier son départ temporaire des projecteurs. Puis on l’avait appelé – son agent stressé, sa mère en train de beugler, quelques amis inquiets. Elle était là, leur nouvelle lubie, leur nouveau torchon – la raison de son départ, c’était qu’elle se droguait, qu’elle s’enfilait un rail de coke dans le nez tous les soirs. Lily, elle avait soupiré – et elle avait sûrement été bien naïve en se disant qu’un bol d’air frais lui ferait du bien, calmerait ses nerfs.
Son retour à Baltimore n’était pas passé inaperçu, mais il n’avait pas été à la une des magasines – ils avaient eu mieux à faire, pour une fois. Et pour la première fois en presque 15 ans de sa vie qu’elle sentait lui filer entre les doigts, elle avait eu une semaine de complète tranquillité. Et la brunette, pendant un instant, juste une seconde, un fragment d’éternité – elle s’est sentie normale. L’air froid sur ses joues, le silence, personne pour l’importuner dès qu’elle sortait de chez elle. Rien, le vide, le néant – la paix, qu’elle s’efforçait de chercher, de chasser, d’attraper, dès qu’elle pouvait.
Puis elle ouvre les yeux, et elle réalise que ce n’était que l’illusion farfelue de son esprit fleuri – et elle est là, au milieu du parc, à regarder comme une biche prise entre les phares d’une voiture, une horde de paparazzis se diriger vers elle avec des flashs d’appareil comme fusils, et des questions plein les lèvres comme couteaux. Est-ce qu’elle se drogue, ça demande. Est-elle enceinte, que ça braille. Est-elle ingrate de son succès, que ça hurle. Et Lily, elle accélère le pas, serrant les dents, casquette basse sur son visage, lunettes de soleil cachant ses yeux et couvrant, même si légèrement, les flashs incessants.
C’était rare qu’il y en ait autant – d’habitude, c’est deux, parfois trois. Pas une quinzaine. Et elle savait, elle s’doutait, que cette headline sur ses pseudo soucis de drogue avait attiré de nouveaux rapaces. Et bien vite, elle est coincée – parce que où est-ce qu’elle peut aller sans balancer son adresse, qu’elle a miraculeusement su garder anonyme ? Alors Lily, elle a un réflexe qui s’était perdu dans les limbes de son esprit des années plus tôt, et elle tape furieusement sur son téléphone. Un appel à l’aide, une localisation. C’est que quand elle regarde la bulle s’étaler sur une conversation si vide et terne qu’elle réalise sa connerie. Et pourtant, tout son corps le crie – Lucia, aide moi.

Et elle vient.  Une bagnole noire ressemblant fortement à un uber et un visage si familier, si rassurant, dépasse de la vitre ouverte – et Lily, son cœur menace de la lâcher. Elle baisse davantage sa casquette, avant de se ruer vers la voiture, dans laquelle elle entre comme dans un bunker, comme si l’apocalypse lui tombait sur la tête. Et au final, elle se sentait pas si loin de la fin du monde, de la fin de son monde. Et alors qu’elle entend Lucia refermer la vitre – toujours le réflexe d’attention, elle se baisse, elle se planque. Et un instant, elle se demande de quoi – des paparazzis, ou de Lucia ? P’tetre de son propre embarras ? Du regard intrigué du chauffeur ? Elle sait pas, Lily. « Ils ont jamais été autant » qu’elle murmure, incrédule, dépassée, petit voix qui vrille, noyée dans ses genoux – là où elle avait caché son visage. Mais quand elle entend la voiture s’éloigner, les cris s’estomper, et l’ambiance tendue s’installer, elle se relève, la brunette. Sa casquette et ses lunettes désormais abandonnées sur la banquette, les cheveux en bataille de sa mésaventure, et ses prunelles de jais retrouvent leur océan, leur havre, et elle ne murmure qu’un mot dans le silence de la voiture. « Merci. »


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@lucia mayfield
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Sujet: Re: falling (lily)   Mer 16 Déc - 21:44

elle était spectatrice d’une scène de cinéma, lucia : les méchants paparazzis qui braquent leur appareil sur l’personnage principal, les flashs comme des balles qu’on peine à esquiver. puis soudain sorti d’nulle part, un figurant aléatoire qui permet à l’étoile d’se sauver. peut-être qu’il meurt à la fin, ce figurant, ou peut-être pas ; mais on s’en fout, parce que c’est qu’un putain d’figurant. et les figurants sont toujours i n e x i s t a n t s.
c’était comme ça qu’elle s’sentait, lucia ; comme une figurante. l’impression d’être de trop dans cette bagnole, à coté d’elle. à coté de lily. lily qui s’recroqueville, lily qui s’cache comme une enfant voleuse de sucreries. lily qui la remercie, elle, la figurante, pour son implication dans son sauvetage in-extremis. et pour seule réponse, la gosse lui adresse un fin sourire ; sourire rempli de peine – comment t’en es arrivée là, lily? elle aimerait lui dire quelque chose, à la brune, mais elle sait pas quoi. y’a qu’le silence qui paraît raisonnable, malgré le malaise qui s’installe. le vide qui s’écroule sur leurs épaules, les cœurs qui s’froissent. et l’chauffeur qui lance un regard à lucia dans l’rétro, l’air impatient. – ah oui, euh… on t'dépose où? on. on, ça veut dire qu’lucia descendra pas avec elle une fois l’moteur coupé. on, ça veut dire qu’leur vie reprendront l’une sans l’autre après l’entracte. on, ça veut dire : me brise plus l’cœur, lily.
bordel, qu’elle aurait aimé qu’ça doit différent. qu’elles s’prennent dans les bras après tout c’temps, et qu’elles discutent comme avant. sauf que non, lucia, elle a trop d’rancœur pour ça. trop d’rancœur pour faire semblant. elle ose même plus regarder lily dans les yeux de peur d’la lui cracher à la gueule. d’lui dire des mots pas beaux, juste pour la piquer, juste pour qu’elle s’excuse, juste pour qu’elle regrette. mais au lieu d’ça, mayfield, elle laisse son palpitant battre sa mesure irrégulière ; ses yeux qui glissent sur les bâtiments gris au-delà d’la vitre. – pourquoi? qu’ça lui échappe soudain. pourquoi y’en a jamais eu autant? pourquoi t’es partie? pourquoi tu m'as laissé? pourquoi t’es si belle? pourquoi tu m’manques? pourquoi tu m’as jamais rappelé? pourquoi t’as encore mon numéro? pourquoi tu m’as pas oublié? pourquoi moi? – pourquoi t’es là? la question qui remporte le grand lot : celui d’être posée. parce que y’a trop d’choses à expliciter, mais trop peu d’courage pour le faire. alors lucia, elle s’contente de ça, d’ces quelques lettres. mais c’est vrai, c’est pas logique ; elle devrait pas être là, lily. elle devrait être loin d’elle, dans la contrée où les gens brillent – pas à baltimore où les âmes s’éteignent, où les pleurs s’étreignent.

@lily adkins
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Sujet: Re: falling (lily)   Jeu 17 Déc - 0:10



falling


lucia & lily
What am I now?What if I'm someone I don't want around?. I'm falling again,
what if I'm down? What if I'm out? What if I'm someone you won't talk about?
I'm falling again, I'm falling again, I'm falling.
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

  Ils disent que la vie est un long fleuve tranquille – et cette citation, digne d’un compte de fées, elle avait toujours fait marrer Lily. Le rictus moqueur aux coins des lèvres, la rancœur dans ses pupilles de jais. Si sa vie était un fleuve, à Lily – il était grondant, tourbillonnant, agité. Il débordait, il détruisait – et au milieu de la force des vagues, au milieu de ces courants déchaînés, Lily, elle s’noyait. Lucia, elle avait été sa bouée, son ancre – le monde la brunette avait tourné autour d’elle, comme le centre de la tornade, là où c’est doux, là où c’est calme. Elle avait été son havre, sa meilleure amie, son amante, son tout. Et surtout, elle avait été son choix. Tout avait toujours été décidé à sa place – ses tenues, ses mots, ses postures, ses hobbies. Tout était toujours conçu et analysé pour en faire la parfaite marionnette, l’une de ces poupées de cire qui brûlent et s’effritent sous la chaleur des projecteurs, sous la lumière des flashs. Lily n’était que masque, n’était qu’illusion – elle incarnait l’insaisissable, toujours cachée derrière un personnage, derrière son professionnalisme ou son sourire de façade. Pantin de la société, incarnation de la décadence - Lily, le fleuve l’avait avalée, anesthésiée. Elle était devenu de glace, de marbre, de roche – et au contact des vagues violentes, l’érosion de son caractère ne s’était qu’accentuée.
Et elle se cache, Lily, derrière sa casquette, derrière ses lunettes, derrière la portière. Ses doigts se crispent sur sa nuque – trop de voix, trop de bruits, trop de tout. Et enfin, le retour du havre, de l’oeil de la tempête. Lucia, ancrage sur terre. Lucia, le visage parcouru de diverses émotions. Lucia, si proche, pourtant si loin. Et Lily, elle a presque envie de remonter le temps, de prendre sa main, de se cacher dans ses bras, cette fois. Pas derrière un masque, pas derrière un chapeau, pas derrière des excuses. Pas cette fois. Sauf qu’elle n’en fait rien – parce qu’elle se péterait les dents sur un mur de givre. Elle tomberait dans le ravin, elle trébucherait dans la distance. Autrefois n’est plus – et enfin, elle discerne une émotion dans les yeux cristallins de sa sauveuse – la douleur. Alors elle brise le silence, un merci à peine perceptible, souriant d’un air penaud en réponse aux lèvres pincées de la belle face à elle. Elle se permet même pas de manifester l’pincement au coeur que ça lui fait, cette distance, ce sous-entendu que ceci n’est qu’un instant d’éternité fugace, bientôt échappé, un écran de fumée qui allait bientôt se dissiper – voleter en arabesques toxiques dans le ciel morne. Mais Lily, elle a enfin le choix, elle a enfin le pouvoir de ses gestes, de ses mots – tout comme elle avait pu l’avoir à l’époque quand ses lèvres parcouraient la peau de Lucia, quand ses mains traçaient des œuvres d’art connues d’elles seules dans le silence d’une nuit. Elle se redresse, se penche vers le chauffeur. « Continuez de rouler encore un peu. Je donnerai une excellente recommandation sur votre site, et un très, très bon pourboire. » Elle voit bien, Lily, qu’il la reconnaît – et il s’exécute en silence, l’humanité tombante sous les coups de l’avide, sous les rafales de l’avarice. Elle en était pas forcément fière, mais elle avait besoin de temps. Elle se retourne vers Lucia, reprend place dans le siège – elle daigne même pas s’attacher, fatiguée d’être serrée, fatiguée d’être en cage. Et le pourquoi, cette simple question, elle s’y attendait – elle sourit, triste, fatiguée. Soudain, elle est plus Lily Adkins, elle est plus cette façade créée pour les gens avides. Elle n’est que coquille vide, fleuve qu’on aura vidé jusqu’à la dernière goutte. « Lucia » qu’elle dit simplement, plantant ses yeux dans ceux fuyant de la belle brune. Et elle s’rend compte que ce prénom, que ces syllabes, lui ont terriblement manqué. « Je... » elle cherche ses mots, elle prolonge l’instant – ses yeux parcourent chaque trait, chaque ligne du visage de Lucia. Peut-être qu’elle cherche quelque chose, ou peut-être rien – elle sait pas. Tout ce qu’elle sait, c’est que putain, qu’est-ce qu’elle est belle. Une seconde, un soupir. « Pour le pourquoi de ce… truc dehors » Sa main bouge, fugace, dans un mouvement sans intention, nonchalant, montrant l’extérieur. « J’ai pris une pause. L’annonce a été faite la semaine dernière. J’ai pas donné… d’explications. Je suis revenue dans mon appartement à Baltimore, mais s’enfuir ne marche qu’un temps. Les rapaces veulent chaque partie de la carcasse. Et la dernière en date qu’ils ont réussi à trouver, c’est que je me drogue. Soi-disant. Résultat, on me piste comme un animal de cirque. » Elle rigole, d’un de ces rires sans joie, d’un de ces sons vides. « Ils sont payés des centaines de dollars pour m’humilier. Quelle ironie. » Elle ferme les yeux une seconde – le parfum de Lucia n’a pas changé, toujours le même. Ou peut-être est-ce son imagination, ses espoirs, ses souvenirs ébranlés. « Mais je suppose que ce n’est pas vraiment ça que tu demandes, pas vrai ? » un sourire, encore. Une pause, brève. Elle tend presque la main, Lily – les doigts qui se crispent, puis rien. « C’était un réflexe. Je… T’as toujours été celle que j’appelle à l’aide. Ou que j’appelle tout court. Et t’es toujours venue. T’es venue.» Elle sourit, et putain, qu’elle aimerait nouer ses doigts dans les siens. À la place, un soupir. « Je voulais t’appeler, toutes ces années, à chaque fois mais je… J’avais peur, et je suis lâche. Je suis désolée. »  Les mots s’échappent, les mots se mélangent, le regard se perd dans le vague. « Tu m’as manquée. » Et peut-être qu’elle a pas le droit de dire ça, peut-être que c’est trop, peut-être que c’est plus son droit – mais ces mots, ils ont brûlé les lèvres de Lily pendant des années. Elle les murmure, elle les souffle – l’incendie éteint, les flammes devenues braises.


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@lucia mayfield
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Sujet: Re: falling (lily)   Dim 20 Déc - 18:49

il est assourdissant, le silence. ça fait boum boum dans ses oreilles ; ça fait boum boum dans ses souvenirs. elle s’rappelle d’elles – de leurs rires leurs baisers leurs touchers leur passé et ça fait m a l. parce que bordel lily, avant t’étais mon havre, mon secret, et maintenant, qu’est-ce que t’es? qu’est-ce qu’on est? ouais, lucia, elle avait essayé de l’oublier. d’oublier ce truc si spécial qu’elles avaient, cette fidélité même pas promise. cet amour trop peu avoué, cet amour auquel son cœur s’est drogué. ce truc, qui n’avait pas vraiment d’sens, mais qui signifiait la terre entière à leurs yeux. puis lily elle est partie, puis lucia elle est restée ; elle est restée avec le poing serré, pollué d’ce sentiment d’injustice qui est jamais vraiment parti. c’était sensu, ça collait ; elle pouvait frotter jusqu’à s’en ronger l’os, on n’oublie jamais les gens quand on voit leur putain d’visage sur chaque écran noir, chaque abri d’bus, chaque bribe de tout.
sauf que ça lui fait même pas si mal, quand elle observe son faciès sculpté par la fatigue, à lily. ça lui fait même pas si mal, de revoir sa peau satinée, ses yeux abyssaux, sa bouche délicate. la même tête qu’au cinéma, dans c’film qu’lucia connaît sur le bout des doigts. mais ouch-, l’uppercut est violent quand elle entend sa voix. sa voix un peu brisée, épuisée, éclatée en mille et un fragments d’détresse. ses vocalises restent néanmoins mélodieuses ; et comme une sirène, elle parvient à hypotoniser l’chauffeur pour pouvoir lui braquer l’éternité. rire mi-consterné, mi-amusé – elle est culottée, lily ; elle a beau pas en vouloir, d’sa célébrité, elle a fini par l’adopter. et ça lui retourne le ventre, à lucia ;  et si lily adkins avait embrassé sa nouvelle vie, embrasé son ancienne vie, les souvenirs d’elles avec? et si et si et si et si – son crâne devient une baraque hantée et ce « pourquoi », son échappatoire. puis elle entend son prénom, ces deux syllabes, claquer entre les lèvres roses de lily, et c’était comme si elle était prise au piège de nouveau. navigatrice perdue en mer, ensorcelée par les notes lyriques grattées par la créature malfaisante, à la beauté tout aussi inquiétante. lucia, elle s’noyait ; dans ses mots ses pensées son odeur son aura – puis dans ses yeux, qu’elle avait enfin finit par affronter. deux pupilles brutalement tristes, affaiblies par une réalité cauchemardesque. des mensonges, engendrés par des inconnus, relayés par le monde entier – tout ça sur les épaules d’une seule personne blasée de sa propre vie. et automatiquement, lucia, elle s’remplit d’peine. oh, elle était déjà au courant de tout c’venin qu’on crachait sur l’étoile, c’était pas comme si elle était pas abonnée à quelques comptes fans ci et là. mais la voir, devant elle, ce regret bien vivant, ça lui fend l’cœur. et elle sait pas quoi dire, lucia ; elle sait jamais quoi dire!! – t’es revenue pour de bon? encore une question, qu’elle voudrait pouvoir transformer en affirmation. – ils te laisseront, ici. regarde le ciel, regarde autour de toi : c’est gris, c’est moche, c’est même pas photogénique, baltimore. ils s’en lasseront. puis t’as tes amis, ta famille. t’es en sécurité ici. putain, sa voix, son sourire, se voulaient tellement sincères, mais ses yeux suivaient pas. lucia, elle savait aussi bien qu’lily que personne allait la laisser tranquille. que sa tête valait de l’or, que sa chair en valait plus. chaque sortie, chaque geste, chaque petit mot seront interprétés de manière à faire des millions sur son dos. c’est dur de briller si fort. et lucia, elle aimerait lui hurler qu’en plus de sa famille, ses amis, elle l’a elle, le centre de sa constellation ; mais elle frôlerait l’mensonge. elle tient à lily tellement fort, c’est indéniable ; sauf qu’elle a peur, mayfield. elle a constamment peur. elle sait pas, elle sait plus, elle a jamais su. et la honte l’enveloppe quand lily crie toutes les choses qu’elle a toujours voulu entendre. « et t’es toujours venue. t’es venue. » peut-être qu’sa gorge s’emmêle un peu à s’moment-là, peut-être qu’ça la submerge. juste un peu, comme les tsunamis. et elle dit qu’elle est désolée, lily. alors, le tsunami bouffe la ville entière. – moi aussi, j’suis désolée... un chuchotement, un écho, si lointain qu’on pense qu’il existe même pas. il se perd, aussi égaré qu’les pupilles d'la brune ; ça divague sur ses mains, ses cils, ses bras, ses lèvres. ses lèvres qui prononcent ces quatre mots. puis les siennes qui sont à deux doigts d’flancher, mais la tête fait barrière. – mais lily, j’te jure, je t’en veux tellement tellement tellement… et de ses yeux, le tsunami déborde un peu. et de sa bouche, le passé vient inonder la bagnole. – j’pensais qu’tu m’avais oublié, qu’tu nous avais oublié. peut-être que c’est l’cas, j’en sais rien ; je sais juste qu’on était bien, et que t’es partie, et que tu m’as jamais rappelé. si je t’ai vraiment manqué, alors pourquoi tu m’appelles seulement quand t’as besoin d’moi, hein? ça puait la douleur, les reproches, l’égoïsme. et sous cette odeur nauséabonde, beaucoup d’amour ; celui qui brise les mœurs, celui qui brise les cœurs.

@lily adkins
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Sujet: Re: falling (lily)   Dim 20 Déc - 22:07



falling


lucia & lily
What am I now?What if I'm someone I don't want around?. I'm falling again,
what if I'm down? What if I'm out? What if I'm someone you won't talk about?
I'm falling again, I'm falling again, I'm falling.
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

  Elle le savait très bien, elle vivait l’rêve que bien des esprits s’étaient surpris à demander, à réclamer, à supplier. Elle avait les projecteurs, l’argent – elle avait la renommée, les spotlights, elle avait les paillettes dans les yeux et l’or dans les mains. Et elle se sentait ingrate, comme ces gamins qui font des caprices. Mais elle avait jamais voulu ça, Lily, elle était pas de ces gens qui courraient après la gloire – elle l’avait jamais demandée, jamais ne serait-ce que pensé se retrouver là un jour. Et à l’époque, dans les bras de la brunette, elle s’était sentie presque normale. Quand elle l’embrassait, tout ce qu’elle entendait était son palpitant menaçant d’éclater sa cage thoracique – et les démons de sa tête, les regrets d’ébène, ils se taisaient. Lucia, elle avait l’Eden sur les lèvres, la paix dans le creux des bras, la plénitude dans le sourire. Et Lily, elle y avait cru – presque. Le soupçon d’un instant, une goutte du temps. Puis le lycée s’était terminé, et sa mère avait repris ce qu’elle estimait être son dû – sa vie, drainant d’elle au fil des années toute idée de rébellion. Lily, elle était pantin, elle était coquille vide – et le cœur, pourtant si vif, s’était éteint dans les battements réguliers d’une vie de laquelle on se sent détaché. Dans le silence de la nuit, dans sa tranquillité qui lui semblait presque morbide et volée, elle avait souvent observé le nom de la belle dans le répertoire de son portable. Lucia. Lucia. Lucia. Un rythme entêtant – mais que pouvait-elle lui dire ? Qu’avait-elle encore à lui offrir ? Et dans un soupir, Lily, elle éteignait son téléphone comme on fermait son tombeau. Dans l’obscurité solitaire. Et les années s’étaient écoulées, égrainées, dans les sourires de faux-semblant. Lily, elle était bourrée de talent – elle savait prétendre, elle savait tromper. Parfois, elle arrivait presque à se regarder dans la glace, et se convaincre elle-même qu’c’était ce qu’elle voulait. Actrice, même dans l’intimité de son propre esprit.
Elle usait rarement de sa notoriété – qu’elle trouvait sale, bafouée. Mais Lucia, elle était celle qui lui avait échappé, et y’avait quelque chose de révoltant à l’idée de la laisser s’envoler, à la laisser s’évaporer, ne laissant derrière elle que les effluves d’un souvenir amer. Et quand elle croise le regard presque consterné de la jolie brune en se repositionnant dans son siège, elle sourit d’un air espiègle. « Faut bien quelques avantages, quand même. » Mais finalement, la courbe de ses lèvres retomba aussi vite qu’elle était venue – étouffée, annihilée, par le manque et la douleur qu’elle pouvait voir dans les prunelles de Lucia. Et ses questions, elle pouvait pas les blâmer – au contraire, elle les comprenait. « Normalement oui. » Lily, elle sourit tristement. « Je dois encore assurer quelques contrats publicitaires ici et là. Je peux pas tout plaquer comme ça. Mais mon agence n’a pas le droit de m’emmerder pour les deux prochaines années au moins. Peut-être qu’après, je pourrais négocier un peu plus mon contrat, enfin me débarrasser de ma mère, j’sais pas. » Elle rigole un peu, repensant au regard effaré du directeur en voyant sa vache à lait prêt à tout lâcher. Finalement, c’était le compromis qu’ils avaient trouvé. « J’aimerais refaire de Baltimore ma résidence permanente. Je… suis partie assez longtemps. » Et son regard se pose sur Lucia, balayant ses traits. Elle était belle, la brune. Son visage avait mûri, ses traits s’étaient durcis par les cicatrices du temps – mais elle était toujours magnifique, et Lily, elle voulu presque tracer les lignes de son visage du bout des doigts. « Et il y a toi. » qu’elle peut pas s’empêcher d’ajouter, Lily, d’un air à la fois triste et plein d’espoir. Parce qu’au final, Lucia, elle l’a peut-être perdue – complètement, au-delà du réparable. « Ne le sois pas. Je t’en prie. » Lily, elle peut pas, voir Lucia se fustiger comme ça. Parce qu’elle a rien fait, la jolie brunette – mise au tapis par le silence, par une romance perdue, par une Lily lâche, qui se sentait tâche. Et quand la jeune femme admet lui en vouloir, mots comme poignards, l’actrice baisse la tête. « Je ne t’ai jamais oubliée. Je peux pas. J’avais… peut-être juste besoin d’une bonne excuse. J’me sentais conne de… débarquer comme ça, comme si rien ne s’était passé. Au final, c’est quand même ce que j’ai fait. Je suis désolée. » elle secoue la tête, amusée de sa propre incapacité à laisser Lucia s’en aller. « Tu méritais mieux que… ça. La foule, les photographes. Que moi, à moitié là. Tu valais, et tu vaux tellement mieux que tout ça, Lucia. »
Lily, elle soupire, garde le silence un instant. « Allons discuter ailleurs. S’il te plaît. Je te donnerai toutes les explications que tu souhaites, en privé, loin des oreilles indiscrètes. » Non pas qu’elle était pas reconnaissante au chauffeur, mais il avait de plus en plus de mal à cacher ses regards curieux. « J’te dois au moins ça. Mais si tu ne veux pas, je paierai moi-même le Uber pour te ramener chez toi. Et je ne t’importunerai plus. J’veux pas te forcer Lucia, j’veux juste… Laisse-moi faire mieux. » Et son regard, à Lily, il est poignant, suppliant.


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@lucia mayfield
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Sujet: Re: falling (lily)   Lun 21 Déc - 0:02

dans sa bouche à elle, c’est lily la coupable. celle qui a pris l’gun, qui a tiré sur son cœur ; puis qui s’est enfuie, sans jamais être retrouvée. mais dans une réalité parallèle, lucia aurait su trouver les mots, lui aurait fait poser son arme. elle aurait pu être autre chose qu’une simple figurante : elle aurait été l’personnage secondaire, celui qui sert d’épaule au principal. elle aurait eu l’courage de la rappeler, de la rejoindre. peut-être qu’ça n’aurait rien donné. peut-être qu’elle serait rentrée bredouille à baltimore. mais dans sa poitrine, ça aurait été léger ; elle aurait pu inspirer, sans craindre d’expirer des millions d’regrets indigestes. et en plus des regrets, maintenant, c’est des poignards que forment sa voix – comme si l’âme de lily n’était pas déjà assez pleine de cicatrices, pour ouvrir de nouvelles plaies pourpre sang. sauf qu’elle est trop égoïste pour l’voir, lucia ; elle s’égare tant dans ses propres valeurs. l’amas de colère, contre lily contre elle-même contre sa mère contre le monde entier, il était prêt à exploser. mais les mots de l’actrice suffisent à retarder le carnage, même si c’est éphémère. avec lucia, c’est toujours éphémère.
ça sonnait doux, dans son oreille. normalement, oui, lily allait revenir. même si c’était pas si simple, c’était déjà ça. deux ans, est-ce que c’est assez pour désamorcer une bombe? une bombe qui palpite, une bombe qui ressent ; une bombe qui aime, une bombe qui vit. peut-être, que c’est assez. pensée fugace qui se traduit par un sourire un peu béat sur les lèvres de lucia. et elle a envie d’balayer son crâne, de penser qu’ça sera aussi facile. qu’elles pourront récupérer ce qu’elles avaient, qu’elles pourront continuer le livre malgré les chapitres arrachés. – c’est cool, que tu restes. ça paraissait stupide, ces quelques mots ; c’était puéril. et pourtant, c’était tout ce qu’elle pouvait dire – lucia, elle comprenait rien, à ces histoires d’contrat. si ça tenait qu’à elle, elle aurait proposer à lily d’organiser son kidnapping, et elles auraient poser leurs valises sur une île déserte coupée du reste du monde. mais elle peut pas, lily ; elle a encore trop d’attaches, trop d’promesses à tenir, trop d’ces choses qui la dépouillent de sa propre vie. mais elle veut être là, lucia, pour la soutenir. – ouais, y’a moi. j’suis là. je t’abandonne pas. douceur et violence. sa langue venin qui flanche : je t’abandonne pas, moi. mais une vérité des plus sincères à la fois ; elle est là, elle bougera pas.
les ambres sont fixés. dans ses yeux couleur cacao, à lily, elle peut y lire l’infini. l’infinie révolte, l’infinie tristesse, l’infinie sincérité. elle a l’cœur océan, lucia, à force d’entendre toutes ces excuses ; elle secoue la tête si vite, comme pour les balayer. – on aurait pu trouver un moyen. on a toujours trouvé un moyen. regarde nous, à l’ancienne, on était tout, et presque personne s’en doutait. on avait qu’à continuer ; on aurait été bien lily… on aurait été bien. elle soupire, mayfield. l’emploi du conditionnel la fend en deux, alors, elle préfère éjecter ces pensées d’un revers de la main. – mais bref. je… je quoi? j’suis désolée? j’préfère pas en parler? j’veux t’oublier? au lieu d’ça, la brunette se tourne vers le chauffeur, lui indique l’adresse de son studio au nord du quartier. – c’est le seul endroit où on pourra parler sans flash, sans caméras. un peu d’gloire ne serait pas d’refus pour ma part, mais toi, t’as explosé ton quota pour la journée. la commissure de ses lèvres s’étire ; malgré son âme éléphant, elle veut détendre l’atmosphère, lucia. elle sait même pas si c’est une bonne idée, d’inviter lily dans sa sphère intime, de faire revivre les souvenirs. mais y’a qu’là-bas où elles pourront s’expliquer en paix, sans un gars en bermuda qui débarque de derrière un buisson.  
quelques kilomètres, et le moteur s’arrête. un sourire au chauffeur, un tapotement sur l’épaule de lily pour lui dire qu’elle peut descendre. elle a tant envie d’lui attraper la main, d’la guider jusqu’à la porte – mais elle en fait rien, lucia; elle claque la portière derrière elle. – c’est là. c’est petit, mais c’est mignon. comme toi, qu'elle a envie d'dire, mais la blague aurait été d'trop. alors les clés glissent dans la serrure, et la porte de son cocon s’ouvre avec l’odeur accueillante de ce qu’on appelle maison. – entre, fais comme chez-toi.

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Sujet: Re: falling (lily)   Lun 21 Déc - 11:17



falling


lucia & lily
What am I now?What if I'm someone I don't want around?. I'm falling again,
what if I'm down? What if I'm out? What if I'm someone you won't talk about?
I'm falling again, I'm falling again, I'm falling.
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

 Elle avait rien oublié, Lily – bien au contraire. Chaque instant, chaque souvenir, chaque toucher, chaque baiser, comme gravé au fer blanc dans sa mémoire – seule constante, seul barrage du temps qui passe. Et pourtant, dieu sait qu’elle a essayé – dans le travail, dans les bras d’inconnus aux visages camouflés de pénombre, dans les larmes, dans le silence. Mais son cerveau, il avait pas balayé si vite des années de tendresse dans les recoins de leur lycée de province, et Lucia restait douloureusement dans le fond de sa mémoire, tantôt souriant, tantôt hurlant, mais jamais pleurant. Parce qu’elle avait toujours été forte, Lucia – de cette aura qu’on ne trouve que rarement dans une vie, l’air bravache, les yeux rebelles. Et, pensa Lily en l’observant dans cette voiture, dans ce silence de mort, ça, au moins, ça n’a pas changé. Elle avait imaginé la revoir des centaines de fois – de scénarios romantiques en scénarios tragiques, tout y était passé. Et parfois, dans la pénombre, quand ses lèvres se posaient sur celles d’un autre, elle s’imaginait que c’était les mains de la mayfield qui parcouraient son dos.
Mais dans les centaines de scénarios qu’elle avait pu créer, elle avait pas pensé à la rancœur latente que la jeune femme tentait vainement de réprimer – toujours aussi soucieuse du bien-être de Lily, à en oublier le sien. Ça non plus, ça n’avait pas changé, et le sourire triste qu’arborèrent les traits de l’asiatique ne laissa passer aucun mot, aucun son. Juste un regard reconnaissant, au milieu de l’océan. « Oui, c’est cool. » Elle avait pas vraiment besoin de répéter ce qu’elle disait, mais Lily voulait prolonger le moment – ses yeux se noyaient dans les traits de la belle, comme s’ils n’allaient jamais pouvoir s’en languir après ça. Et peut-être qu’au fond, ils avaient raison. Pourtant, Lucia, elle promet – elle sera là, elle part pas. Et même si pas prononcé, Lily peut l’entendre, peut le lire dans l’éclat des prunelles de la brune – pas comme toi. « Oui, on aurait été bien. » La Adkins, elle regarde par la fenêtre – paysage qui défile, dans la grisaille. Et l’brouillard s’installe, dans le monde et dans les cœurs. « Mais t’as toujours été plus courageuse que moi. » Lily, elle était lâche. Lily, elle se rebellait pas – elle attendait, spectatrice de sa propre existence, laissant sa mère tirer les ficelles. Son père, il valait rien – comme elle, il n’était que pantin, et au fil des années, lui aussi, son regard s’était éteint. « Et j’en avais assez de te cacher. » Et dieu sait que la belle, elle aimerait pouvoir enfin s’assumer – sa réputation, elle s’en fichait. Au contraire, la ruiner pourrait au moins la mener vers la paix. Mais sa mère, ombre constante sur sa vie, la terrifiait. Mais Lily, elle le sait, elle le sent – c’est sa dernière chance, sa dernière occasion de la retenir, de la garder. Alors elle a dans l’idée d’emmener Lucia dans l’appart qu’elle partage avec Aurora, pour discuter, pour se repentir, pour lui demander de la pardonner, inlassablement. Mais elle a pas vraiment le temps – Lucia, elle donne une adresse que Lily connaît pas au chauffeur, et elle comprend peu après, qu’c’est son appartement. « Je peux t’assurer que ces cons qui te courent après toute la sainte journée, c’est le genre de notoriété qui te rendrait folle en une heure. », qu’elle blague à moitié. La familiarité du moment, l’odeur, les instants, frappent Lily comme un uppercut et, un instant, casquette de nouveau sur la tête, elle se fige sur le palier. Ce n’est que quand le regard de la mayfield se fait plus insistant qu’elle s’avance et ferme la porte derrière elle – coupées du monde, coupées du bruit. Y’a plus qu’elles, et la tension dans l’air. « Si on m’avait dit le mois dernier que j’me retrouverais ici, dans ton appart avec toi, j’aurais même pas osé le rêver. » Et elle sourit Lily, tristement. Elle avait pas menti Lucia, c’était petit, mais c’était tellement elle que Lily ne put que s’en attendrir. Et soudain, une curiosité, qu’elle avait pas forcément l’droit d’avoir, l’actrice, mais dont elle puisa la source tout de même. « Tu fais quoi, maintenant ? J’regardais parfois tes réseaux sociaux mais j’savais pas… Enfin je veux dire…  » Et Lily, elle rougit de son admission, détournant le regard. Chambranle des émotions, et même elle, maîtresse dans l’art du paraître, elle a bien du mal à cacher la roseur de ses joues. Elle est presque sûre que, si Lucia écoute bien, si le silence s'étale et s'étend, elle pourra entendre les coups forcenés de son coeur à deux doigts d’imploser – de tension, de pulsion. Puis Lily, elle sourit, un peu las. « Je sais que t’as besoin de réponses, alors… demande-moi ce que tu veux. J’te mentirai pas. » Et Lily, reine de l'illusion, elle aura jamais été plus sincère qu'en cet instant-là.


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